jeudi 21 août 2014

J-299 : " Wish I was here, Debord et le sofosbuvir"



"Wish I was here", de Zach braff, 2014



































Il s’en est passé des choses depuis mon dernier article. Essayons un condensé qui tiendrait en deux lignes, avec dans l’ordre, l’échec cuisant à Montréal, la rencontre d’une fille magique, unique, exceptionnelle ; un nouvel appartement, toujours excitant, un accident de voiture, forcément effrayant et finalement ma nouvelle machine à écrire.
Mais que dire, lorsque le vide, le néant, le rien, semblent s’imposer un peu plus aux différents étages de notre société où le spectacle reste roi, rappelons ici Guy Debord, et que les changements ne revêtent que l’apparence des illusions ? 
Dans la préface de son ouvrage, la société du spectacle (1967), on peut lire Feuerbach : « Et sans doute notre temps... préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être… Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de
l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré. » (1)

L’envie de révéler les scandales de l’industrie pharmaceutique m’est passée, la tâche est vaine. L’innovation est en berne, l’innovation thérapeutique n’est qu’illusion, et lorsqu’elle est réelle, au regard du sofosbuvir, elle n’est qu’un vil prétexte pour enrichir des investisseurs au mépris de la vie humaine.
On pourra toujours arguer qu’une recherche innovante, qu’un investissement audacieux méritent une juste rétribution, mais force est de constater, que s’agissant de cette molécule, nous somme dans une farce, dont le contribuable en serait le dindon. Pour expliquer de façon simple ce qu’est le sofosbuvir, pour les lecteurs qui n’auraient pas de formation scientifique ; rappelons simplement que c’est un médicament réellement innovant, permettant de soigner les malades atteints d’une hépatite C, avec un taux de guérison incroyable, comparé aux traitements existants. 
Mais son coût prohibitif, empêche de nombreux patients d’y avoir accès, ceci autorisé par le jeu d’achat et de revente des brevets, autorisant la société pharmaceutique titulaire du brevet, à demander un prix qu’elle juge légitime, quand bien même celui demeurerait absolument surréaliste.(2)

Depuis bientôt 3 ans maintenant, je suis aux premières loges d’une société médicalisée, où le troisième âge n’existe que par sa consommation médicamenteuse, les familles laissant trop souvent derrière elle ce fardeau comme une échéance qu’elles ne voudraient pas voir ou qu’elles n’auraient pas le temps de gérer.
Les prescriptions trop souvent surchargées, semblent rassurer, apporter un semblant de réconfort à des âmes s’attachant à attendre patiemment leur fin, comme détachées de ce monde qui a radicalement changé en l’espace de cinquante ans. (3)
Le corps médical, ou plutôt le désert médical dans lequel j’officie, résultat d’une volonté, ou plutôt de l’absence d’une volonté étatique à créer un maillage médical correct, au nom de la libre installation des médecins, qui faut-il encore le rappeler, auront bénéficié d’un enseignement universitaire gratuit, ne cesse d’oublier le « fait scientifique » .
Les journées semblent se répéter à l’infini, dans une officine ressemblant parfois plus à un confessionnel qu’à un lieu de santé. Les croyances de chacun s’entrechoquant dans un lieu unique, cristallisant les envies et les peurs, telle une délicieuse pièce de théâtre, dont la bouffonnerie n’aurait d’égal que la société dans laquelle nous vivons à ce jour.







Spectateur jour après jour, du même gaspillage, où les patients jettent des dizaines de boites de médicaments encore valables dans l’indifférence générale, alors que l’ensemble des pays en voie de développement souffrent d’une rareté évidente quant à l’approvisionnement de médicaments de qualité.
Spectateur d’une croyance homéopathique où les patients ne cessent de rechercher une medecine douce, qui respecteraient leur corps, mais qui sans le savoir, ne font qu’enrichir la société Boiron, cotée en bourse, n’ayant pour essence que la facturation du saccharose au prix fort.



Spectateur d’une politique de santé publique déficiente largement inspirée et conditionnée par les élections politiques, la finalité qui consisterait à oeuvrer pour le bien être et l’éducation de la population ne semble toujours pas une priorité.
Dans notre modèle sociétal, la santé n’est plus du ressort d’un État fort - qui dans l’idéal encadrerait l’accès aux soins pour tous grâce à l’argent des prélèvements sociaux-. En lieu et place, celui-ci a abandonné des zones entières au profit de professionnels de santé qui ne cessent de défier l’intérêt général par un mouvement de protestation à chaque tentative visant à encadrer leur pratique.

En définitive, l’usager du système de santé social actuel, si il a l’illusion de la gratuité, de son universalité, et de son efficience, se méprend profondément, car si la « bobologie » du quotidien pour un habitant d’une grande ville, sera facilement pris en charge, il en sera tout à fait autrement pour une vraie pathologie, depuis que la santé est devenue un marché comme un autre.
Que ce soit la gériatrie, la psychiatrie, la traumatologie, l’infectiologie toutes les disciplines deviennent des marchés de niche pour le développement de molécules au coût faramineux pour la collectivité, in fine sources de profits immenses, pour les sociétés qui les exploitent. 
Spectateur de cet univers, je ne peux plus rester les bras croisés, choqué, interpellé. Une autre voie doit exister, il est temps de changer de vie, il doit nécessairement y avoir de la place pour la créativité, la curiosité, la transversalité, l’autonomie, l'éthique, j’en suis persuadé. 

Il est temps d’oublier l’expatriation qui n’était peut-être qu’une volonté profonde de fuir, comme un idéal qui n'en est en pas un, et de construire un nouveaux modèle, une alternative, de trouver un autre sens à ma vie et ça tombe bien les idées sont déjà-là.




1. G.Debord, La société du spectacle,1967

2. P.Benkimoun , Conflit autour d'un traitement contre l'hépatite C.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/02/10/conflit-autour-d-un-traitement-contre-l-hepatite-c_4573300_3244.html

3. A.Jeanblanc, Les patients âgés reçoivent trop de médicaments.
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/les-patients-ages-recoivent-trop-de-medicaments-09-07-2014-1844718_57.php


mardi 27 mai 2014

J-300 : The rounders , le BEPC et le sentiment que parfois tout par en sucette...

Ce soir je dévoile ma localisation. Il est 00h37, je suis dans la cuisine d'un appartement que j'ai loyévia le site rbnb. La proprio' est dans sa chambre. Je reviens àl'instant du casino où j'ai participé à un tournoi de poker.
Nous étions 40 joueurs pour 3 places payées. À 23h30 nous ne sommes plus que quatre en lice. Nous sommes trois à proposer un "deal" pour récompenser celui qui sera quatrième. Le plus riche delà table s'y oppose. Un jeune arrogant qui doit avoir la vingtaine, percée de partout. Tellement imbu de personne. Nous nous résignons. Les blindes augmentent et nous prennent à la gorge. Je trouve enfin le spot parfait, je suis de big blind. Je suis relancé d'un tiers de mon tapis. Je réfléchis un instant, tout du moins je fais mine car j'ai dans les mains une paire de dame servie, ce qui est ace stade la partie un énorme joker. Je sais qu'en face, il doit avoir roi dame, as 10…un truc du genre. Une bonne main, mais pas un monstre. Je sur relance donc, et il m envoie à tapis. Nos tapis sont sensiblement équivalents. Il dévoile son jeu, je vois apparaître son "roi dame".il se sait derrière, normal, à ce moment il n y que trois cartes qui peuvent le sauver , soit les trois rois. Il avait une probabilité d'environ 10% D'en choper. Le croupier lui ferra ce beau cadeaux. That's poker men.

 Je m'excuse pour la syntaxe, et les fautes. Le texte n est pas retravaillé. J'écris depuis un vieux "téléphone intelligent"... C'est comme ça qu'ils "disent"ici. La suite demain