vendredi 13 novembre 2015

Inception, le Bataclan et Bukowski

Hier soir j’apprenais que madame Z. venait de s’éteindre des suites d’un cancer particulièrement agressif. Je me souviendrai d’elle comme étant la seule patiente avec qui je pouvais partager mes lectures, échanger quelques idées, me poiler quelque peu. Une personne pour qui en définitive, la vie primait sur le reste.
Son mari disparu depuis quelques années, elle vivait ainsi seule, n’ayant jamais eu d’enfant, traînant en cette fin de vie un paquet de métastases, sans jamais se plaindre, jamais. 
Et ça, ça claquait grave !
Non pas que son stoïcisme m’impressionnait, mais sa capacité à être ancrée dans le présent, profiter de la vie, et ce même dans l’adversité, où peut être son éternelle bonhomie, m’obligent, de facto, à la considérer comme un « maître Jedi ».

- R.I.P maître Z. 

Elle n’est plus là. Comme une évidence, les êtres qui nous sont chers disparaissent souvent, sans que l’on s’y attende.
Le soir même, réunis dans un bar près du métro Bonne-Nouvelle, nous profitions, mes amis et moi-même, de ce rare moment d’être tous réunis, pour fêter une douce et joyeuse nouvelle. J’apprenais ainsi que F. etait enceinte. J’aurais du m’en douter, la voyant un verre de jus d’orange à la main, alors même qu’elle adore le vin ou la bière, déjà impliquée - c’est rassurant - dans ce qui sera bon ou pas pour son enfant. Si le climat et le monde dans lequel ce petit être va naître semblent sombres et terrifiant, je suis confiant en les valeurs véhiculées par notre tribu qui ne manqueront pas de le faire basculer du coté de la « Force ». Citons ici françoise Dolto pour qui : Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l'entraide et la solidarité visant à un but commun : l'épanouissement de chacun dans le respect des différences.

Il m’aura fallu quelques jours pour pouvoir prendre suffisamment de recul vis à vis des attentats du 13 novembre et arranger ce flot d’idées virevoltant dans mon esprit. Comme les attentats du 11 septembre 2001, Il est toujours question de l’effroyable qui surgit dans le quotidien, touchant de façon aléatoire des innocents. Je ne m’attarderai aucunement sur les carences d’une sécurité intérieure déficiente, inefficace et incapable de se remettre en question… 
Ce n’est pas le sujet ce soir.

Aussi ai-je envie de rester dans le réel et comprendre en quoi nous pourrions-être utile, sans pour autant placarder un drapeau national sur nos fenêtres. 

Lorsqu’un crime a lieu, la victime si tant est qu’elle soit encore vivante bénéficie d’une prise en charge par des professionnels dont c’est le travail. Prise en charge à la fois immédiate s’agissant des blessures physiques, mais également psychologiques. Cela parait évident aujourd’hui, mais tel ne fut toujours le cas.
Les premiers travaux sur le troubles de stress post-traumatique (TSPT) remontent à 1889 avec Oppenheim, mais il faut attendre 1980, soit près de 100 ans pour que sa description précise, ainsi que son intégration fassent leur apparition dans le DSM (manuel de psychiatrie utilisé pour le diagnostique). 

Avec les attentats du 13 novembre, la population française a été sensibilisée à la notion de prise en charge par des cellules psychologiques afin de faire face à un éventuel traumatisme. Progressivement, il apparaît une forme d’acceptation et de reconnaissance du rôle essentiel de ces professionnels de santé, consistant à prendre un charge une peur, une anxiété, un traumatisme, qui, si ils ne sont pas reconnus, peuvent conduire les victimes directes ou indirectes à souffrir de conséquences à long terme sans même qu’elles s’en rendent compte.  

«  On soigne plus facilement un bras cassé que les conséquences psy »

Rappelons-ici les propos de Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général de l’Association française des victimes de terrorisme. Toutes les victimes n’auront pas besoin d’un soutien psychologique, cela étant évidemment en rapport avec la sensibilité de chacun, mais ce qui est intéressant, c’est de reconnaître les signes d’alerte chez une personne traumatisée, et présentant un état de stress post-traumatique, afin de pourvoir l’aider, l’inciter à consulter, l’accompagner. 

Un ami me racontait qu’une se des collègues était présente dans la salle du Bataclan ce soir-là. Inutile de raconter le bruit des balles, le regard des assaillants, le sang, les odeurs, le bruit, et les milliers de détails qui font de cet instant, un moment d’horreur. Rentrée chez elle en taxi, elle reprenait le travail le lendemain, et ne se confiera que 48h après, un peu par hasard. Quasiment mutique, elle ne s’exprimait qu’en racontant vaguement les évènements, comme détachée, dissociée, de la même façon qu’elle se pensait coupable d’avoir acheté les places de concert, coupable de se qu’il lui était arrivé. Elle n’a toujours pas avoué à ses ses proches avoir été présente cette nuit-là,  expliquant qu’elle ne voulait pas les plonger dans l’horreur de cet événement, murmurant aussi, que personne ne pourrait comprendre, que cette histoire lui appartenait. 
Mon ami faisant preuve d’écoute - sans pour autant être un thérapeute - aura essayé toute la semaine de la persuader de consulter la cellule psychologique mise en place.

Par un processus de transfert identitaire, la population, et en particulier les jeunes, se disent «  ça aurait pu être moi », suscitant ainsi une empathie naturelle envers les victimes. Nous voulons tous les aider, les réconforter, faire en sorte qu’ils ou elles aillent mieux, soulager leurs peines, leurs angoisses, les ramener dans le monde réel, sensible. 
Ces attentats auront fait 200 morts et de nombreux blessés, et semblent secouer toute la nation. C’est compréhensible, et la réaction du pouvoir judiciaire est à la mesure des faits qui se se sont déroulés.
Mais qu’en est il des autres crimes, des autres victimes, sujettes elle aussi à un syndrome de stress post-traumatique ?  

Hasard du calendrier, l’OMS organisait le 25 novembre la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. S’agissant du territoire français rappelons ici quelques chiffres : 

223.000 victimes de violences conjugales graves

Ce chiffre concerne uniquement les femmes. 164.000 femmes sont concernées par les violences physiques, 33.000 par les violences sexuelles et 26.000 par ces deux types d'agression. Les abus sont rarement des événements isolés : sept femmes sur dix confient avoir subi les abus à plusieurs reprises. Parmi les victimes, seulement 14% portent plainte.

84.000 femmes victimes de viol ou tentative

Parmi elles, 63.000 ont subi un viol. À la suite de l'agression, seulement 10% des victimes portent plainte. 51% des victimes n’effectuent aucune démarche et vivent avec ce secret.
Dans 90% des cas, l'agresseur est connu de la victime

Dans 37% des cas, il est même le conjoint qui vit avec la victime. 

La moitié des victimes, soit 51 % enfouissent l’événement et tentent de survivre durant des années jusqu’à ce que leur corps et/ou leur esprit explosent. (1)
Commençons par le constat d’une société ou la violence envers les femmes semble banalisé, du moins minimisé dans son existence ainsi que dans son essence.
Dans mon précédent billet, j’abordais Delors et sa société du spectacle, qui nous éclaire sur la facilité avec laquelle la société arrive à se mobiliser quand la cruauté touche, la représentation d’une jeunesse libre insouciante, et vivante, quand dans le même temps, elle « banalise » et laisse sur le côté 223 000 femmes réduites la plupart du temps au silence avec des conséquences désastreuses sur leur propre existence.  
2,6 milliards de femmes et de filles vivent dans des pays n’ayant pas explicitement criminalisé le viol. Seuls 52 pays dans le monde ont criminalisé le viol conjugal. Et en 2012 ,1 femme sur 2 mortes dans le monde l’a été des suites de violences infligées par leur partenaire ou un membre de leur famille… (2)




Dans cette vidéo daté du 4 novembre, on voit une jeune femme dans une épicerie se faire agresser par des jeunes, hilares, lui soulevant la jupe et la frappant. Conscient qu’ils ne risquaient pas grand chose, les agresseurs ont même posté la vidéo sur Facebook. C’est seulement grâce à l’action d’une association que le gouvernement s’est saisi de l’affaire et a entrepris des poursuites pour retrouver l’auteur des fait.
Si la victime se remettra de « cette fessée », qu’en est-il de Safia, 28 ans, violée par son père de 5 à 12 ans, et qui verra le procureur lors du procès condamner le violeur a seulement trois ans de prison ferme ou encore de cette victime agressée dans un train devant tous les passagers sans qu’aucun ne viennent à son secours ?
Et lorsque le conducteur du train alerté expliquait à un agent de la SNCF au talkie-walkie qu’une femme se faisait agresser sexuellement dans son train, celui-ci s’est entendu répondre avec une voix riante : « bah elle pas morte ! ».(4)

Face à ces faits divers, lorsque je demande à mes collègues si elles ont déjà été harcelées dans la rue, toutes m'ont répondu : 
- « ben oui…»
Comme une évidence, teinté d’un fatalisme résigné.  De l’aveux même des victimes, leur parole est trop souvent sous estimé, ridiculisée, moquée, l’organe judiciaire semble ne pas fonctionner, avec en toile de fond, l’instauration « d’une culture du viol». (5)

Par sa plate forme téléphonique « 3919 » le gouvernement propose un début de prise en charge et d’orientation pour des femmes qui seraient victime de telles violences. Largement méconnue par les professionnels de santé, l’agence de santé nous a transmis des documents afin de nous sensibiliser sur la conduite à tenir face à une plainte spontanée d’une victime ou la conduite a tenir devant des symptômes qui seraient évocateurs d’un tel traumatisme. Intéressé par ce sujet, il me semble ce soir important de partager mes connaissances en me disant que face à une telle épidémie - de violence -, il vous serait utile, à vous aussi de reconnaître les signes d'alerte d’une personne en état de stress post-traumatique, afin que vous puissiez être là pour elle.

On peut considérer le viol comme une forme d’agression ultime en ce sens, que les conséquences perdurent indéfiniment en l'abscence d'une prise en charge adéquat, de la même façon qu’une bombe à fragmentation libérerait d’autres petits morceaux jour après jour, multipliant les blessures et les conséquences de l’agression physique.

Le docteur Salmona explique très bien les processus cérébraux en jeu : 
Sur le plan cérébral, dès le début d'une agression, notre système d'alarme, l'amygdale (chargée de décoder les émotions et les stimuli de menace), s'active et déclenche une cascade de réactions pour préparer notre fuite.

Elle provoque, entre autres, la production par les glandes surrénales des hormones du stress, l'adrénaline et le cortisol. Résultat : tout l'organisme est sous tension, le flux sanguin, le rythme cardiaque et la respiration s'accélèrent, les muscles sont contractés, prêts à amorcer la fuite.

Mais quand la victime est immobilisée par son agresseur et ne peut pas s'enfuir, très vite l'amygdale cérébrale s'affole ; les centres nerveux au niveau du cortex, sensés analyser et modérer les réactions, sont comme noyés par les signaux d'alerte. C'est la panique totale. L'amygdale surchauffe, la victime est dans un état de sidération. Du coup, elle ne peut plus se défendre ni crier ni même réagir... Elle est comme paralysée, elle est dans un état de stress extrême dépassé et sent qu'elle va mourir.

Alors, pour éviter que le survoltage de l'amygdale ne provoque un arrêt cardiaque, le cerveau déclenche une sorte de court-circuit, en libérant des substances chimiques, de la morphine et de la kétamine, qui vont isoler le système d'alarme. La production d'hormones de stress est alors stoppée.

La victime est comme coupée du monde, déconnectée de ses émotions. Pourtant, la violence continue, mais elle ne ressent presque plus rien, ce qui lui donne un sentiment d'irréalité totale (les victimes le disent : à un moment donné, elles ont l'impression d'être spectatrices de l'événement).

C'est cette dissociation qui va leur permettre de rester en vie, mais qui, paradoxalement, va provoquer le sentiment de culpabilité et bien d'autres conséquences. Car isolée, anesthésiée par les décharges de morphine et de kétamine, l'amygdale n'évacue pas le traumatisme du viol vers l'hippocampe, notre système de mémorisation et d'analyse des souvenirs.

Le moment du viol reste comme piégé en l'état dans l'amygdale. Ainsi, à chaque flash-back, c'est le souvenir du viol non traité par le cerveau que va revivre la victime, un moment extrêmement violent. C'est ce que l'on appelle le stress post-traumatique.
La mémoire traumatique des violences - la scène du viol - est piégée dans les amygdales et sera à’ l’origine d’un circuit de peur conditionnée, « bombe à retardement » prête à exploser à l’occasion de tout stimulus contextuel en lien avec l’événement traumatique et qui va « allumer » à chaque fois une amygdale hypersensible. L'amygdale va alors transmettre des informations "fantômes" au cortex, des réminiscences (flash-back, images), qui peuvent donner l'impression de revivre les violences, mais aussi des sensations, des pensées, des émotions, toujours liées aux violences mais sans repères de temps ni d'espace, et donc incompréhensibles. En même temps l'amygdale va activer les réponses émotionnelles du stress avec pour résultat une grande souffrance psychique et une sensation de danger imminent, déclenchant à nouveau la même détresse, les mêmes terreurs que lors des violences : angoisses, détresse, attaques de panique. La vie devient un terrain miné, avec un sentiment d'insécurité permanent.
Pour échapper à ces réminiscences terribles et à cette souffrance, la victime traumatisée qui n'est pas prise en charge ni protégée va mettre en place des stratégies de survie et d'auto-traitement qui comporteront des conduites de contrôle et d'évitement :
- des conduites de contrôle accompagnées d'une d'hypervigilance avec une sensation de danger permanent, de méfiance et d'état d'alerte, d'importants troubles du sommeil, une tension musculaire douloureuse, des troubles de la concentration et de l'attention (le psychisme est focalisé essentiellement sur des activités de surveillance et d'anticipation).
- des conduites d'évitement destinées à éviter l'allumage de l'amygdale et le déclenchement de la mémoire traumatique, en évitant tout ce qui est susceptible de rappeler les violences (situations, pensées, sensations…). Ces conduites d'évitement sont à l'origine d'un retrait social et affectif, de phobies, d'obsessions, d'une peur de tout changement, d'intolérance au stress, de troubles du sommeil et de troubles cognitifs.

Et quand malgré les conduites de contrôles et d'évitement la mémoire traumatique se déclenche et envahit le psychisme de la victime elle entraîne la même sidération, la même détresse, le même état de stress dépassé, le même risque vital que lors du traumatisme initial. (6)

Le cerveau ne peut gérer en permanence une amygdale prête à pêter à tout moment, et le mécanisme de disjonction à l’origine de la libération des endorphines au moment de l’agressions ne peut fonctionner 24h/24. Des lors, la victime trouve des techniques pour provoquer une disjonction provoquée, il s'agit de conduites dissociantes. 

Quand les conduites d'évitement sont mises en échec malgré tout, l'amygdale s'allume, la mémoire traumatique se déclenche avec sa souffrance et sa détresse extrême. Dans ce cas, souvent, seules des conduites dissociantes, conduites d'auto-traitement dont on a fait le plus souvent par hasard l'expérience de leur efficacité, peuvent calmer la détresse. Il s'agit de redéclencher la disjonction initiale pour obtenir un état d'anesthésie affective et physique et une dissociation.

La disjonction provoquée s'obtient donc :

 Par augmentation de la sécrétion des drogues dissociantes endogènes (les endorphines) par le cerveau en augmentant le niveau de stress ou de douleur par des conduites à risque, des mises en danger, des violences agies ou subies.

Concrètement cela veut dire quoi ? 

Il s'agit de recréer l'état de dissociation et d'anesthésie vécu lors du traumatisme, solution transitoire efficace mais qui à moyen terme va s'avérer catastrophique (car ces solutions renforcent la mémoire traumatique amygdalienne et font perdurer et augmenter tous les symptômes liés à la déconnexion : troubles de la mémoire, mémoire traumatique, troubles de la personnalité, vulnérabilité au stress, image de soi très négative….).

Il existe deux manières de recréer cet état de dissociation : 

obtenir un "survoltage" : il faut augmenter le niveau de stress soit par des conduites dangereuses qui reproduisent le traumatisme initial (par exemple, si il y a eu viol avec violences, c’est la mise en scène de relation sexuelles sado-masochistes, pratiques sexuelles violentes, fréquentation d'individus pervers, visionnage de films pornographiques, "fantasmes” de viol, fréquentation d’invidus pouvant aller jusqu’au harcèlement de la victime...), soit par des conduites auto-aggressives (se faire mal, automutilations, se mettre en danger), soit par des conduites hétéro-aggressives (système agresseur) ou par un effet « déconnexion-like » : notamment par le biais des  drogues.

Pour résumer. les victimes de viol présentent une mémoire traumatique, véritable bombe à retardement avec des réminiscences intrusives faisant revivre sans fin les violences avec la même souffrance et la même détresse. L’état de dissociation, est l’état dans lequel se met le cerveau pour oublier qu’il est en train de se faire agresser. C’est un état que les victimes qui ne sont pas traitées recherchent, car il permet d’oublier les souvenirs et les souffrances infligées par la mémoire traumatique.
Il faut rassurer les victimes et leur redonner une dignité en leur expliquant les mécanismes des psychotraumatismes et en leur expliquant que ce sont des réactions normales aux situations anormales que sont les violences

Quelles sont les répercussions psychologiques d’une telle agression ? 

Pour éviter l'activation extrêmement douloureuse de l’amygdale, les victimes procèdent à la mise en place de conduites de contrôle et de conduites d'évitement
L’amygdale peut s’allumer a tout moment. avec des des flash-back, des douleurs, une activation du système neuro-végétatif entraînant tachycardie, dyspnée (hyperventilation entraînant une hypocapnie responsable de fourmillements, sensation de vertiges, céphalées, « spasmophilie »), sueurs, troubles du transit, douleurs intercostales, et surtout angoisse extrême avec sensation de mort imminente que rien n'arrive à calmer, car aucun lien n'est fait avec l'événement traumatique, qui est souvent oublié ou banalisé du fait de la dissociation et de l'anesthésie affective qui l’accompagne.

Si les “mines” sont trop nombreuses (lors de relations amoureuses, lors de la naissance d'enfants, lors de nouvelles situations de violence..), le contrôle, l'hypervigilance, les conduites d'évitement sont dépassés ou deviennent inefficaces. La vie se met alors à ressembler à une situation de guerre permanente, à laquelle il est impossible d'échapper, la souffrance psychologique devenant intolérable.
Pour échapper à cet enfer aggravé par une solitude totale (le plus souvent personne de l’entourage n'est capable de comprendre cette souffrance), seul le recours à des solutions extrêmes paraît possible :
- idées suicidaires, tentatives de suicide.
- désinvestissement, repli total, arrêt de toute activité.
  • mise en place de solution de secours reproduisant la déconnexion et la dissociation, permettant une anesthésie affective.

Au total, pour une victime la vie est un terrain miné qui oblige à osciller entre :
  • courageusement essayer d'avancer sur ce terrain miné, ce qui nécessite un état d'hypervigilance perpétuelle et un contrôle de tout son environnement, en évitant toutes les situations qui ont déjà été repérées comme dangereuses, dans une sensation d'insécurité permanente. Toute l'énergie est mobilisée dans cet effort, tout est extrêmement coûteux, exténuant, angoissant. La vie n'est qu'une lutte perpétuelle incompréhensible (la victime ne peut pas, le plus souvent, expliquer son malaise, sa souffrance et se sent continuellement sommée de se justifier), dans une grande solitude, dans un doute et une remise en question perpétuels, le tout accompagné d'une grande souffrance psychologique et physique et d'une fatigue considérable.

être complètement à côté de sa vie pour moins souffrir en se débranchant de la réalité pour se perdre dans l'imaginaire, en étant tout sauf soi-même, en se dissociant par des conduites dangereuses, représentant un risque vital, et responsables d'une image catastrophique de soi, avec un sentiment de culpabilité intense. Rapidement, les conséquences psychotraumatiques des violences font que la victime, quels que soient son courage et ses capacité peut se sentir :

-Seule, abandonnée, incomprise, désespérée, pessimiste, ayant l'impression que le sort s'acharne sur elle, que la vie se résume à souffrir et à se battre, dépressive, ne croyant plus à l'avenir, ayant l'impression d'être un boulet, ne s'intéressant plus à rien.
  •     stressée, tendue, angoissée voire paniquée à certains moments, très émotive, agitée, sur ses gardes, se sentant continuellement en danger, irritable voire agressive, méfiante.
  •     fatiguée, épuisée même, insomniaque, tout le temps malade, fumant trop, mangeant trop (ou pas assez), consommant trop de médicaments, se plaignant sans cesse de douleurs chroniques, consultant souvent les médecins, souvent accidentée, souvent hospitalisée, souvent en arrêt de travail.
  •     perdue, doutant de tout, confuse, se sentant étrangère au monde et à soi-même, se plaignant d'oublier tout, de ne rien comprendre, de ne pas être capable de se concentrer, de tout rater, d'être incapable de faire ce qu'il faut, dépassée par les événements, ayant peur de tout ce qu'elle ne connaît pas, anesthésiée émotionnellement dans de nombreuses situations.
  •     ayant des difficultés à faire face à ses obligations, son travail, ses démarches administratives, gérer ses dépenses, s'occuper des enfants, s'occuper de la maison, s'occuper d'elle, se soigner, ayant l'impression de ne faire que des choix catastrophiques.
  •     avec une estime de soi catastrophique, se trouvant nulle, moche, bête, invivable, ayant honte, se sentant coupable de tout, pensant que tout irait mieux sans elle.
Tous ces symptômes servent l'agresseur et desservent la victime, rendent la victime encore plus vulnérable et manipulable, l'isolent, la décrédibilisent à ses propres yeux et aux yeux de ses collègues, de ses proches et de tous ceux qui la côtoient. Ils sont utilisés pour justifier a posteriori les violences faites ("il ou elle est incapable, nul(le), invivable, insupportable, fou/folle…", "le/la pauvre comment arrive-t-il/elle à le/la supporter ?"), et pour inverser la culpabilité.
Ils rendent souvent les secours et les aides moins efficaces (découragement), voire génèrent de nouvelles violences de la part de ceux qui devraient l'aider (collègues, professionnels, famille, qui lui font la morale, la jugent, la rejettent, ne la croient pas, l'abandonnent…).
ils représentent un risque vital, un risque pour l'intégrité physique, psychologique, professionnelle, sociale, affective et personnelle, et un risque de reproduire des conduites violentes.

Les violences sexuelles entraînent une spirale de conséquences graves pour la santé psychique et physique, à l'origine d'une grande souffrance, d'un isolement et d'un risque important de désinsertion socio-professionnelle et affective. (7)

   1. Risque vital :
        conduites à risque : accidents, mise en danger 
        conduites suicidaires
        conduites addictives : polytoxicomanie

 2. Risque pour sa santé mentale et physique :
       -  troubles psychotraumatiques, troubles de l'humeur, de la personnalité, de l'alimentation, troubles anxieux généralisés, symptômes dissociatifs, troubles psychotiques aigus, maladies liées aux stress, arrêts de travail, hospitalisations, interventions chirurgicales.


3. Risque scolaire et professionnel lié aux conséquences des troubles psychotraumatiques, particulièrement les conduites d'évitement, les troubles anxieux et les troubles cognitifs (troubles de la mémoire, troubles de la concentration, troubles de l'attention) qui ne permettent plus à la victime d'assurer normalement ses fonctions professionnelles (abandon de poste, licenciement pour fautes, démission, chômage), risque d'échec scolaire,de marginalisation.

 4.  Risque pour les relations sociales, amicales et amoureuses, perturbations familiales (50% de divorce), isolement, phobies sociales.


Pour comprendre les conduites à risques : voici un chapitre très complet du docteur Salmina qui permet de comprendre, l’engrenage dans lequel les victimes tombent sans qu’elles ne fassent le lien avec le viol pouvant avoir eu lieu des années auparavant.

lien : http://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/conduites-a-risques.html

Les conséquences ne sont pas seulement psychiques mais également somatique.
Ces troubles peuvent être classés en trois catégories, en fonction de leur gravité croissante et de leur délai d'apparition :
• les douleurs, manifestations les plus fréquentes et qui touchent tous les organes ;
• les troubles fonctionnels, qui accompagnent les douleurs et surviennent précocement ;
• les troubles lésionnels, les plus graves et d’apparition plus tardive.

 Les troubles gastro-intestinaux
Toutes les enquêtes concordent pour affirmer que les troubles gastro-intestinaux sont plus fréquents chez les sujets ayant été victimes d’agressions sexuelles. Une pathologie digestive mérite une mention particulière : le syndrome du côlon irritable ou colopathie fonctionnelle.
Les troubles musculaires et articulaires
Les douleurs chroniques à l’âge adulte sont beaucoup plus fréquentes chez les sujets qui ont subi des sévices sexuels durant l’enfance.
Beaucoup de publications indiquent une prévalence significativement accrue des douleurs ostéo-articulaires et musculaires. Elles touchent tous les sites : la colonne rachidienne, les membres, la face..., et sont parfois diffuses.
Les troubles neurologiques
Les victimes d’agressions sexuelles rapportent plus souvent que d‘autres des manifestations neurosensorielles non spécifiques, telles que vertiges, bourdonnements d’oreille, étourdissements, malaises…
Dans le registre des manifestations douloureuses induites par les violences sexuelles, les céphalées (maux de tête) tiennent une grande place.
Les troubles gynécologiques
La pathologie douloureuse vient en tête des affections gynécologiques observées chez les femmes ayant subi des violences sexuelles : fréquence significativement accrue des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs pendant les règles, des syndromes prémenstruels ou des douleurs pendant les rapports sexuels. Une part des douleurs pelviennes pourrait être liée à une endométriose.
Quelques séries indiquent que les violences sexuelles pourraient augmenter l’incidence d’autres désordres gynécologiques tels que les fibromes.


Les troubles nutritionnels et métaboliques
Un grand nombre d’études rapporte une association positive entre violence durant l’enfance et obésité à l’âge adulte. De même, dans une étude réalisée chez des sujets ayant recours à la chirurgie bariatrique pour obésité sévère. Trois facteurs explicatifs sont associés à l’obésité liée aux violences : les troubles du comportement alimentaire (boulimie, compulsions alimentaires), les troubles de l’humeur (dépression, anxiété) et l’inactivité physique.
Les violences sexuelles subies durant l’enfance et/ou l’adolescence seraient également associées à une augmentation du risque de diabète.
Les troubles cardiovasculaires
Les violences sexuelles sont susceptibles d’avoir des conséquences délétères sur le système cardiovasculaire par de multiples mécanismes : hyperactivité du système nerveux sympathique, dépression, troubles du comportement alimentaire, obésité, inactivité physique, tabagisme.
L’étude de cohorte des infirmières américaines a permis d’obtenir des informations sur le risque d’hypertension artérielle lié aux violences subies dans l’enfance et/ou l’adolescence. Plusieurs études ont également souligné un lien entre le risque de maladie coronarienne et des antécédents de violence sexuelle dans l'enfance.
Les cancers
Une enquête téléphonique réalisée auprès de 4.230 hommes et femmes de plus de 18 ans domiciliés aux États-Unis a montré que les victimes de violences sexuelles durant l’enfance avaient un risque significativement augmenté (21%) d’avoir un cancer à l’âge adulte.
Une étude transversale portant sur 4.732 femmes âgées de 18 à 88 ans inscrites en 2006-2007 sur le registre de santé du Kentucky (dont 2,1% avaient eu un cancer du col utérin) a révélé que la prévalence de ce cancer était significativement augmentée (multipliée par 2,6) chez les femmes ayant subi des violences sexuelles.
Les maladies infectieuses, allergiques et auto-immunes
Les violences sexuelles favorisent les maladies infectieuses sexuellement transmissibles, soit au moment des agressions, soit à distance en raison des comportements sexuels à risque qu’elles induisent.
Une publication américaine fait état d’un travail ayant recensé la survenue de 21 maladies auto-immunes dans une cohorte de plus de 15.000 adultes. Elle indique que les violences de tous types subies dans l’enfance augmentent la probabilité d’une hospitalisation pour maladie auto-immune, sujet également décrit par le Docteur Guérin, endocrinologue, ayant dans une étude mis en évidence la prévalence des pathologies auto-immunes thyroïdiennes chez les patients victime d’agression sexuelle.  (8)

Au final, pour le pharmacien, l’ami, le parent, finalement toute personne qui serait en contact avec une personne victime d’une agression sexuelle, sachez qu’un message optimiste et bienveillant est à transmettre. La guérison est possible, à plusieurs conditions.
Vilaine Guérin présidente de l’association Stop aux Violences sexuelles a définit avec un ensemble d'acteurs un parcours multidisciplinaire de prise en charge, afin d’aider les victimes
Dans cet article elle explique : 

Le viol est un crime. Quand elle n'en meurt pas sur le champ, la personne qui en est victime, en l'absence de soins adaptés, va se consumer à petit feu et mourir dans tous les cas prématurément par rapport à ce qui aurait dû être, après un long parcours de souffrances psychiques, morales et physiques. Tous les aspects de sa vie seront impactés. 
C'est pourquoi il est si important d'entamer un parcours de réparation de ces violences et qu'un grand nombre de professionnels de santé soient formés à ces soins si spécifiques et subtils : une équipe avertie pour soigner, le plus tôt possible, tous les aspects de ce qui est le plus complexe des polytraumatismes.
Oui, on peut guérir du crime de viol
OUI, on peut guérir du crime de viol, faire en sorte que la plaie béante des souffrances se referme ; il restera une cicatrice, témoignage de ce qui est arrivé.
C'est un accompagnement sur mesure qu'il convient de mettre en place, car chaque personne a vécu un, le plus souvent des, traumatismes, qui lui sont propres, va exprimer sa douleur de façon différente en fonction de son chemin de vie préalable, du contexte de survenue des violences et de sa structure familiale dans le cadre des incestes.
Un certain nombre de victimes sont ou ont été auteurs, en particulier mineurs. Il convient de dépister et de considérer ce fait comme un traumatisme supplémentaire pour lequel des soins vont aussi être nécessaires.
J'ai mis au soin un protocole de soins précis
Les personnes victimes ont dans l'ensemble toujours cherché de l'aide, elles n'ont parfois pas été entendues, elles ont souvent été traitées par dose plus ou moins massives d'anxiolytiques et d'anti-dépresseurs, sans compréhension de la racine de ces angoisses et dépressions, et réalisé pour certaines des années de  thérapie ou de psychanalyse stériles qui n'ont pas su aller dépister et/ou traiter la cause réelle de leurs souffrances.
Mon souci a donc été de mettre au point un protocole de soins qui soit le plus bref possible avec une prise en charge articulée en trois grandes phases :

1. Une étape diagnostique, pas toujours simple, car un certain nombre de patients sont en amnésie post-traumatique et dans ce cas, il convient devant un faisceau d'arguments cliniques alertants, de favoriser l'émergence des souvenirs grâce aux messages du corps, qui, lui, a gardé la mémoire du/des traumatisme/s ;

2. Un "état des lieux des dégâts", qui sont immenses dans tous les registres de la vie de la personne (médicale, scolaire, professionnelle, affective, familiale,...) ;

 3. Un protocole de soins personnalisé tenant compte des ressources sur lesquelles la personne peut s'appuyer.
Une indispensable réparation du corps, trop souvent oubliée

 Ce protocole, coordonné par un médecin, inclut un indispensable suivi psychothérapeutique psychique ET corporel, avec cette indispensable réparation du corps, trop souvent oubliée, et qui explique grand nombre d'échecs thérapeutiques. Le corps a souffert, il doit aussi recevoir des soins ; en leur absence, le corps va somatiser et faire place à d'authentiques pathologies.
Le parcours de soins nécessite de la part de l'équipe thérapeutique une disponibilité sans faille. Il est consommateur d'énergie pour les patients, c'est pourquoi différentes approches peuvent être appelées pour soutenir cet aspect du travail (sophrologie, ostéopathie, acupuncture,...).
En fonction de l'âge et des capacités physiques des patients, l'inclusion dans des groupes thérapeutiques est également soutenante, comme par exemple la participation à un atelier thérapeutique escrime, travaillant dix thèmes de réparation pendant des séances de 4 heures. (9)


On peut écouter le Docteur Violaine Guérin dans cet entretien, ainsi qu’Emmanuelle Bertrand expliquant de façon très simple son parcours au fil du temps, au travers un corps qui n’avait de cesse d’envoyer des signaux et le déni dans lequel elle était, ou encore les nombreuses prise en charge hasardeuses avant la rencontre salutaire et pleine d’espoir avec l’équipe du docteur Guérin, 



On comprendra à la lecture de cet article que cette agression sexuelle particulière qu’est le viol, est par essence le polytraumatisme ultime, en ce sens qu’il altère l’idée même qu’a l’individu de lui-même. Lorsqu’elle n’est pas pris en charge, la victime dans un processus de survie, développe des conduites d’évitement on l’a vu, mais aussi des conduites dissociantes qui, sans la rendre heureuse, la plonge un peu plus dans l’effroyable et le pathologique. Que ce soit la prise de médicaments massive, l’hypersexualité, la rencontre compulsive d’individus pervers, toxiques et parfois violents, isolent la victimes dans un univers qui lui font croire que c’est ce qu’elle mérite.
Crime parfait dans lequel la victime se persuade qu’elle n’est finalement qu’une "salope", qu’elle mérite de ne rencontrer que des tocards, et que sa vie ne doit être que souffrance, sans jamais faire le lien avec l’agression qui aura eu lieu des années auparavant.
Crime parfait, disais je, dans lequel, l’agresseur si il n’a pas tué physiquement la victime, aura réussi néanmoins la triste entreprise consistant à lui implanter une idée dans le cerveau, sans qu’elle ait le moyen de réaliser que c’est son boureau qui le lui a mis. Plus triste encore, l’agresseur en détruisant une vie, arrive par la même occasion à détruire la vie des personnes qui sont au contact de la victime. 
Le conjoint lorsqu’il a un minimum de neurone essayera de faire comprendre à la victime qu'elle a besoin d’aide, et se heurtera à un mur, ne pouvant lui imposer une aide dont elle nie avoir besoin. Et c’est finalement là que se joue le drame. Car lorsqu’une personne vous est proche et qu’elle se tranche la main, par inadvertance, le soin nous semble évident, il s’impose de lui-même. Aussi bien au sujet qu’à la personne qui en est témoin. S’agissant d’un traumatisme psychique et physique aussi grave que le viol, la douleur ressentie fragmente si profondément l’esprit, que la personne est comme littéralement morte à cet instant. Ne subsiste plus en réalité qu’une forme fantasmagorique de la victime. L'idée même qu'elle mérite ce qu'il lui arrive prévaut sur le reste. De la même façon, le traumatisme si il n’est pas pris en charge, déclenche un rapport distancié et déformé avec les enfants que la victime pourrait avoir. C’est donc finalement un triptyque morbide dans lequel l’agresseur enferme les victimes.
Leur rapport avec le monde s’effondre, leur relation avec l’être aimé explose et les relations avec leur enfant ne pourront être pleinement épanouies, ce qui fait de l’enfant la troisième victime indirecte dans le cadre de ces traumatismes non pris en charge.


Alors que faire si un jour il vous arrive d’être victime ou témoin d’une agression ? Il me semble qu’agir sera toujours la meilleure chose à faire. Si l'agression s'est produite récemment, ne pas laisser la victime seule, avoir les mots justes, lui rappeler que ce n’est pas sa faute, qu’elle n’y est pour rien. L’écouter éventuellement et l’orienter le plus rapidement possible vers une structure adaptée. Dans ce genre de situation, le temps joue contre nous, car plus on attend, plus les mécanismes cérébraux adaptatifs se mettent en place et isolent la victime dans un monde parallèle, ou la vie est régie par d’autres règles, comme nous l’avons vu plus haut. Et lorsque l’agression a eu lieu il y a des années, expliquer qu’il n’est jamais trop tard pour se soigner et prendre soin de soi, car le crime parfait n’existe pas en réalité, et la vie primera, toujours. 
Que retenir ? Que c’est l’éthique, l’idéalisme, la bonté qui nous animent encore, et cela est rassurant. Mon ami n’a pas attendu la lecture des travaux du docteur Salmona, encore moins mon article pour aider et épauler chaleureusement sa collègue de travail. Pour ma part, j’aiderai toujours les victimes, car dans mon univers chaque personne a le droit a une vie douce et bonne, pleine de rires et de joies. On ne peut pas abandonner, céder, la vie est trop courte pour cela. Le chemin sera difficile, c’est pourtant le prix à payer, - citons ici Bukowksi - pour défier les dieux qui attendent de se délecter de nous. (10)





                              The laughing heart, Charles Bukowsky
Fin,
dimanche 3h52





                             Inception,  de Christopher Nolan, 2010

Citation :


                                                                   Dom Cobb








Bibliographie :

1. Violences faites aux femmes : 7 chiffres français alarmants.
  Lucille Quillet, 24.11.15, madamelefigaro.fr
Lien : http://madame.lefigaro.fr/societe/violences-faites-aux-femmes-10-chiffres-francais-alarmants-241115-109723

2. Infographie : la violence contre les femmes
 ONU femmes, 6.11.15
Lien : http://www.unwomen.org/fr/digital-library/multimedia/2015/11/infographic-violence-against-women

3. Il soulève la jupe d'une femme dans une épicerie : la video de l'agression sexuelle fait scandale
lien : http://www.dhnet.be/actu/faits/il-souleve-la-jupe-d-une-femme-dans-une-epicerie-la-video-de-l-agression-sexuelle-fait-scandale-video-5639e9703570bccfaecc21cc

4. Agression sexuelle dans un train : les réseaux sociaux bousculent la SNCF.
 Renée Greusard, 28.10.15 : Rue89Nouvelobs
lien : http://rue89.nouvelobs.com/rue69/2015/10/28/agression-sexuelle-train-les-reseaux-sociaux-bousculent-sncf-261857

5. Trois victime de viol racontent leur bataille judiciaire
http://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Trois-victimes-de-viol-racontent-leur-bataille-judiciaire-2251236#

6. Psychotraumatismes : mécanismes
 Dr.Muriel Salmona. Institut de victimologie et memoire traumatique
http://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/origine-et-mecanismes.html

7.Psychotraumatismes : conséquences
 Dr.Muriel Salmona. Institut de victimologie et memoire traumatique
http://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/consequences.html

8.Violences sexuelles : diabète, cancers...Des conséquences somatiques trop ignorées.
Dr.Jean louis Thomas, 25.11.15. Lenouvelobs
Lien : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1452249-violences-sexuelles-diabete-cancers-des-consequences-somatiques-trop-ignorees.html

9. Violences sexuelles : oui, on peut guérir après un viol, à plusieurs conditions.
 Dr.violaine Guérin. 29.11.15
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1453130-violences-sexuelles-oui-on-peut-guerir-apres-un-viol-a-plusieurs-conditions.html