Cela fait des mois que je n’ai pas peaufiné un article. J’étais pourtant sur le point de publier un texte le 26 septembre au soir, mais dans une sorte d’énervement, j’ai tout effacé, frénétiquement. Était-il vraiment raisonnable et intelligent de tirer à tout va, sur les syndicats ? Ceux-là même, n’avaient-ils pas suffisamment oeuvré par le passé pour qu’on leur soit encore, aujourd’hui reconnaissant ?
Sept mois plus tard, ma vision est encore plus radicale, tranchante, et le titre du billet reste encore d’actualité. Quant à l’affiche de cinéma, on ne pouvait trouver mieux pour illustrer mes propos.
Il est 23h38, la suite très prochainement ...
Dimanche 11 mai
Le précieux visa se fait attendre, l’attente parait interminable. Les jours se suivent et se ressemble, le temps lui-même devient une souffrance et la fin de semaine si lointaine. L’idée qu’il y a pire ailleurs n’est pas un réconfort. La médiocrité dégouline de tous les cotés. Mes amis industriels tapinent dans leurs bureaux parisiens, et subissent la même loi du marché, implacable, méprisante envers une jeunesse qui a des rêves, mais dépossédée de tous moyens pour les réaliser. Les jeunes hospitaliers souffrent eux aussi, d’une perte de sens, et d’une caste qui s’octroie tous les privilèges. L’inanité du discours des syndicats, arc-boutés sur les questions liées au mode de rémunération des pharmaciens me fait penser à une forme de « despotisme de l’esprit ». Ces représentants syndicaux ne représentent pas une profession, non. Ils ne sont qu’une forme de bouffonnerie dont le verbiage n’a pour but que la préservation de leur confortable patrimoine. L’inertie pathétique de cette classe dirigeante, à la fois politique et ordinale, me donne la nausée.
A quoi bon s’agiter, à quoi bon s’offusquer, pourquoi se révolter ?
Les affaires se suivent et se ressemble, et Aquilino Morelle, médecin de formation, nous rappelle tristement, furieusement, que cette République n’a de sens que pour ceux qui la compose et pour seul intérêt, la médiocrité qui l’anime.
Que faire ? S’abrutir volontairement ? Anesthésier son âme ? Changer les choses ? Tout du moins, rêver le changement ?
J’ai cru un moment donné, pouvoir bousculer un peu les choses. Et c’est tout naturellement que j’ai participé au Prix du Cespharm. Celui-ci est destiné chaque année à récompenser un pharmacien, de moins de 45 ans, qui par ses travaux ou publications a contribué à développer la prévention, l’éducation sanitaire ou l’éducation thérapeutique dans notre pays. Il est décerné chaque année par l’Ordre national des pharmaciens.
Pour la constitution du dossier, il fallait présenter des travaux pertinents et une lettre résumant les travaux. Ce que j’ai présenté (accompagné de ma thèse d'université) :
Paris, le 3 juin 2013
Madame, Monsieur le membre du jury
Un vaccin est un médicament à part entière et le pharmacien dans la pratique de son art, est amené à informer souvent, rassurer toujours, afin que les patients s'approprient les réalités d'un risque, d'une maladie et les moyens de s'en prémunir.
La "Semaine européenne de la vaccination" ainsi que la présentation récente d'un nouveau calendrier vaccinal, nous rappellent l'existence d'une couverture vaccinale encore insuffisante en France, au regard de certaines pathologies. Les efforts des professionnels de santé pour favoriser l'acte vaccinal ne sont pourtant pas inexistants.
Face à ce constat, le pharmacien avec toutes ses compétences, ne pourrait-il pas apporter une nouvelle pierre à l'édifice, relatif au domaine de l'éducation thérapeutique auprès des populations visées par les différents programmes vaccinaux, notamment les adolescents ?
C'est à ce titre, dans le cadre d'une thèse d'exercice, que l'idée d'impliquer le pharmacien dans des établissements d'enseignement au côté de la médecine scolaire m'est apparue.
En effet, l’exemple de l'hépatite B étudié dans cette thèse montre assez bien la problématique des programmes de vaccination dans notre pays. Il est fait le constat d'une réputation entachée du vaccin (expliquant en partie la couverture vaccinale insuffisante), bien qu’un programme vaccinal faisant l’unanimité parmi les institutions reconnues en recommande l’utilisation.
Ainsi, au cours de cette thèse je me suis rendu dans un collège à la rencontre des classes de 3eme dans l'optique de sensibiliser les élèves au virus de l'hépatite B.
La présentation orale, associée à des supports pédagogiques adéquats, aura permis de présenter le virus de l'hépatite B, la chronicité éventuelle de l'infection, ses modes de contamination, l'existence d'un vaccin, le rôle des adjuvants.
Afin de mesurer l'effet de cette intervention, un questionnaire a été distribué aux élèves ayant assisté à cette présentation, ainsi qu'aux classes n'ayant pas assisté aux séances de sensibilisation.
Les résultats sont probants et absolument encourageant. Il en ressort, que les élèves sensibilisés comprennent mieux les enjeux de la vaccination, mesurent concrètement l'intérêt de se protéger, intègrent logiquement la notion de balance bénéfices-risques attachée à chaque médicament, et perçoivent in fine, la perte de chance que représente l'absence d'une prévention vaccinale pour les adolescents eux-mêmes.
Cette thèse d'exercice rappelle ainsi que le pharmacien possède un bagage technique évident à exploiter d'avantage ; laquelle - exploitation - profiterait largement à la population générale sans surcoût pour l'assurance maladie dans un contexte économique difficile où la prévention et l'éducation pour la santé sont pourtant à encourager, avec éthique et en toute indépendance.
Rappelons qu'à la fin de cette étude 91 % des élèves sensibilisés déclaraient être assez informés et/ou qu'il se feraient vacciner à nouveau si on leur laissait le choix contre 11,5 % dans le groupe témoin.
Ce travail réaffirme aussi le champ des compétences du pharmacien qui grâce à la loi HPST, a non seulement un rôle à jouer à l'officine, mais aussi dans les établissements scolaires ou l'éducation thérapeutique et la prévention prennent tout leur sens, face à de jeunes citoyens manifestement intéressés par leur santé.
Enfin, je remercie, par avance, le jury du Prix Cespharm pour la considération qu'il témoignera à l'égard de ma candidature, souhaitant au jury bonne lecture de mes travaux.
Confraternellement
S.T
Docteur en pharmacie
Le jury aura préféré Denis Cassaing et la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique de proximité des patients diabétiques dans le réseau officinal du département du Gers. (3)
Saluer la mise en place d’un réseau pour diabétiques c’est une chose, mais ne pas faire échos de travaux qui permettraient clairement d’éduquer et de sensibiliser toute une classe d’âge avec les bénéfices qu’on pourrait en tirer, ça en est une autre, et cela en dit long.
Rappelons au Cespharm, à l’Ordre des pharmaciens, au ministre de la santé, que la crise de confiance qui touche les vaccins s’installe durablement et que la résurgence de maladies potentiellement graves et pourtant évitables n’est malheureusement plus un fantasme, mais bien une réalité. (4,5,6)
Rappelons au Cespharm, à l’Ordre des pharmaciens, au ministre de la santé, que la crise de confiance qui touche les vaccins s’installe durablement et que la résurgence de maladies potentiellement graves et pourtant évitables n’est malheureusement plus un fantasme, mais bien une réalité. (4,5,6)
Si le film "V for Vendetta" est une allégorie stylisée, prônant la lutte armée comme dernier recours face à un appareil d’Etat verrouillé, amenant finalement le peuple à se révolter, personne n’imagine cette issue possible dans le monde réel. Les esprits libres, et révoltés semblent bien trop dispersés, esseulés pour pouvoir changer l'ordre établi. La réponse se trouve finalement, peut-être, dans cet article, avec comme conclusion cinglante, et brillante :
«A new study partly-sponsored by Nasa's Goddard Space Flight Center has highlighted the prospect that global industrial civilisation could collapse in coming decades due to unsustainable resource exploitation and increasingly unequal wealth distribution. » (7)
Ainsi, le parlement n’en viendrait pas à s’écrouler par le souffle horrible d’une bombe, l’ironie sera peut-être l’effondrement de toute forme de civilisation moderne, dicté par l’aveuglement et la cupidité de quelques individus qui se seront arrogés les possibilités d’un quelconque changement. L’essentiel serait alors à mes yeux ceci : vivre avant qu’il ne soit trop tard.
«All you need is love.»
Paul McCartney/John Lennon
- http://www.cespharm.fr/fr/Prevention-sante/Actualites/2013/Denis-Cassaing-laureat-du-prix-du-Cespharm-2013
- https://www.mutualite.fr/L-actualite/Kiosque/Revues-de-presse/Semaine-europeenne-de-la-vaccination-retrouver-la-confiance
- http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/04/02/vingt-cinq-nouvelles-plaintes-bientot-deposees-contre-le-gardasil_4394385_1651302.html
- http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20140404.OBS2688/exclusif-cancer-du-col-de-l-uterus-pourquoi-le-vaccin-gardasil-fait-peur.html
- http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/mar/14/nasa-civilisation-irreversible-collapse-study-scientists
"V for Vendetta" de James McTeigue, 2005